Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a rappelé début Janvier 2014 l’objectif de descendre sous les 2000 tués par an d’ici 2020 sur les routes françaises. Cet objectif est tout à fait louable, mais un mort sur la route est toujours un mort de trop. La tendance constatée depuis de nombreuses années est positive: 16 000* morts en 1973, 11 000* morts en 1990, 5 500* morts en 2005 et entre 3 200 et 3 300* morts en 2013 (chiffre provisoire) ; ceci grâce notamment à l’introduction des limites de vitesses, le port de la ceinture obligatoire, la loi sur l’alcoolémie au volant, et le déploiement massif des radars.
Si le nombre de morts diminue, il ne faut pourtant pas oublier que pour un mort sur la route, il y a également plus de deux blessés*, dont certains garderont des séquelles et handicaps permanents lourds. Plus que la baisse du nombre de morts, est-il possible de réduire à zéro le nombre d’accidents de la route ? Pour y tendre, les méthodes varient… L’alcoolémie est le facteur le plus important de la mortalité routière (plus de 30% des tués avaient une alcoolémie positive). Autre facteur en hausse : l’usage de stupéfiants (en cause dans 14,5% des cas). Sur ces facteurs comportementaux, l’arsenal prévention et de répression est largement en place. La vitesse est à la fois un élément générateur et aggravant de l’accident (en cause dans 26% des cas). On parle donc d’abaisser les vitesses maximales autorisées. Avant fin janvier 2014, la vitesse maximale sur le périphérique parisien passera de 80 à 70 km/h. Les experts de la sécurité routière recommandent une baisse sur les routes départementales et nationales à deux voies, soit de façon générale, soit en ciblant les routes les plus accidentogènes. Cependant, 85% des Français se déclarent opposés à cette mesure; ce qui pourrait repousser sa mise en œuvre après les élections.
Mais n’y a-t-il pas d’autres pistes pour réduire le nombre d’accidents de la route ?
Les nouvelles technologies semblent apporter des solutions très intéressantes. La Google-Car se déplace déjà sans conducteur, Mercedes promet la voiture sans chauffeur pour 2020, les technologies anti-collisions sont à l’état de prototype et proches de la mise en marché. Par exemple, la Mercedes S500 Intelligent Drive est déjà capable de parcourir une distance de 100 km entre ronds-points et piétons sans intervention humaine. Renault et PSA préparent un projet pilote de communication entre véhicules pour 2016. Ce système permettra dans un premier temps de donner des informations sur la circulation, mais pourrait s’appliquer très vite à éviter les accidents ou lisser la vitesse pour une plus grande fluidité du trafic. Pourquoi 2016 et pas plus tôt ? Parce que la recherche de financements est longue et difficile – alors que Ford et Opel ont pris de l’avance sur ces sujets (projets lancés dès 2008) et investissent des sommes 10 fois supérieures à Renault et PSA.
Ces avancées technologiques pourraient avoir un impact significatif sur l’accidentologie quand on sait que le conducteur est à l’origine de 90% des accidents de la route. Je pense donc que nous devrions développer massivement et immédiatement ces innovations technologies au service de la sécurité routière (radars embarqués, caméras, systèmes de détection dans le véhicule et sur l’infrastructure). De nombreux programmes de recherche sont lancés, il faut les fédérer et les accélérer leur progrès.
Et tout cela ne sera pas sans impact sur l’assurance. En effet, si demain nous n’avons presque plus d’accidents de la route notamment grâce aux nouvelles technologies, cela engendrera un transfert du risque vers de nouveaux sujets comme les incidents techniques, les problèmes de détection, voire la prise de possession du véhicule par des hackers.
Gagner 5 ans sur la mise en marché de ces technologies et sur l’équipement du parc automobile, c’est préserver 10 000 vies, éviter 300 000 accidents et 30 000 blessés. Le jeu en vaut bien la chandelle !
un A380 qui s’écraserait questionnerait !
un deuxième A380 qui ferait de même intriguerait !
un troisième …. révolterait les gens !
et pourtant, la route pendant ce temps tue …. en silence ! Et bien plus !
Mais ce n’est pas la route qui tue, ce sont les gens qui se tuent ou tuent !
Les latins ne sont sensibles qu’à l’extraordinaire et réagissent à ce moment là !
Les peuples du Nord, eux, anticipent davantage : SAAB, par exemple, installait la ceinture de sécurité dans ses modèles dès 1960 !
Allons voir que ce que font les pays scandinaves, et profitons à l’occasion de ces pays aux paysages si sublimes à la faune et la flore encore un peu préservées !
Oui, allons-y !!
Yvan Aulin