Frédéric Tardy est Directeur Marketing et Distribution du Groupe AXA
Si vous deviez définir l’économie du partage:
L’économie du partage, c’est un retour aux sources. Ce sont des principes qui fonctionnaient auparavant et que le digital a permis de se développer à grande échelle: l’autostop devient covoiturage, le prêt de matériel entre voisin à la campagne, etc. Les réseaux sociaux ont fait que la confiance entre connaissances au niveau local est possible à plus grande échelle – nationale voire internationale.
Comment analysez-vous le développement de l’économie du partage? Épiphénomène ou lame de fond?
C’est une lame de fond, un énorme changement de l’usage des biens. Les nouvelles générations vont partager l’usage des biens qu’ils ont, ce qui permet de démultiplier le pouvoir d’achat et de consommation et de protéger l’environnement. Son développement prendra du temps. Il est intéressant de regarder ce qu’il se passe dans la Sillicon Valley: on y voit souvent les mouvements précurseurs dans les technologies mais sociaux et de consommation. A San Francisco, mes équipes n’avaient pas de voiture…
A 3-5 ans, qui seront les modèles gagnants d’après vous?
Les modèles gagnants seront ceux qui auront atteint la taille critique (BlaBlaCar, AirBnB). On est dans un jeu “The winner takes it all” où l’effet taille est le plus important.
Quel rôle voyez-vous jouer par les assureurs dans cette économie?
Le rôle des assureurs est d’apporter la confiance. La confiance est au cœur de l’économie du partage et si elle est perdue, le modèle s’écroule. Pour ne citer que l’exemple d’AirBnB qui suite à la dégradation d’un appartement à New York a réagi très vite en offrant une assurance. L’assurance et la confiance sont des éléments structurels de l’économie du partage et les assureurs ont un vrai rôle de partenaire, avec des start-ups qui sous-estiment parfois le risque de réputation.
Quelle est l’ambition d’AXA dans ce domaine? Que pouvez-vous proposer aux entreprises de ce secteur?
Nous voulons être le leader mondial dans l’économie du partage comme nous le sommes dans le digital avec nos modèles du direct. Nous apportons notre présence mondiale dans 57 pays, notre marque (1ère en assurance et 53è tous secteurs) et 102M de clients qui nous ont accordé leur confiance. L’aspect confiance est vraiment l’élément clé.
Quels partenariats avez-vous déjà mis en place et quels ont été les challenges pour l’assureur?
AXA est le premier assureur a avoir mis en place des partenariats avec LinkedIn et Facebook. Nous avons une présence très forte sur les réseaux sociaux et nous accompagnons des start-ups localement. Le principal challenge est d’avancer dans des univers moins connus avec un véritable enjeu de modernité.
Quelles seraient vos recommandations pour réussir ces partenariats?
Humilité par rapport à ces nouveaux territoires et grande agilité.